Album Cover Regarde

Regarde

Soprano

6

Regarde-moi, je suis la France d′en bas

Le chômage et la crise

Mec, c'est moi qui la combatsJe vis au quotidien

Ce que tu ne connais pas, que tu ne comprends pas

Juste en bas de chez toi

Regarde-moi (ouais, ouais, regarde-moi-moi)

Regarde-moi (ouais, ouais, regarde-moi-moi)

J′ai grandi loin des milieux aisés

Avec des parents qui ne parlaient pas un mot français

Des problèmes financiers

Qui obligeaient le daron à rentrer du chantier avec le dos cassé

Pour être sûr de ne plus croiser les huissiers

Pour pouvoir les aider, j'ai taffé au lycée

Car on m'a toujours dit que les diplômes ramenés un métier

J′ai passé mes soirées à bosser d′arrache-pied

Jusqu'au jour où je réussis mes exam′ avec succès

La fierté de la famille

J'étais la lueur d′espoir

Pour enfin leur faire quitter la cité

Mais malgré mon CV, toutes les portes se fermaient

Ils disaient trop qualifié, moi je dirais trop basané

Je me suis mis à bosser, agent de sécurité

C'était provisoire pour assurer l′arrivée du bébé

Mais les années passaient, les factures entassées

J'suis rentré dans une banque cagoulé et j'ai crié

Regarde-moi, je suis la France d′en bas

Le chômage et la crise

Mec, c′est moi qui la combats

Je vis au quotidien

Ce que tu ne connais pas, que tu ne comprends pas

Juste en bas de chez toi

Regarde-moi (ouais, ouais, regarde-moi-moi)

Regarde-moi (ouais, ouais, regarde-moi-moi)

J'ai grandi loin des milieux aisés

Complètement français, de parents divorcés

À cause d′un père au penchant alcoolisé

J'ai dû stopper les études pour mieux aider la mama

À payer les couches de Johanna

Ma petite sœur à moi, mon bijou, mon karma

Celle qui me redonne le sourire quand ça va mal

Je la voyais déjà médecin ou avocat

Mais le destin a fait pour ma sœur un autre choix

À 16 ans un bébé, un loyer à payer

Le père qui s′est barré de peur d'assumer

Des dettes plein le cerveau, toujours pas de boulot

Pour payer le lait, les couches de ce petit marmot

Elle se met à tiser pour pouvoir oublier

Les neurones explosés à force de fumer

Un soir de juillet le ventre plein de cachets

Sur le répondeur des pompiers elle se met à crier

Regarde-moi, je suis la France d′en bas

Le chômage et la crise

Mec, c'est moi qui la combats

Je vis au quotidien

Ce que tu ne connais pas, que tu ne comprends pas

Juste en bas de chez toi

Regarde-moi (ouais, ouais, regarde-moi-moi)

Regarde-moi (ouais, ouais, regarde-moi-moi)

Moi, j'ai grandi dans un milieu aisé

Famille embourgeoisée

J′suis l′héritier d'une famille richissime dans le 16ème

Délégué dans une école privée, diplômé, sans forcer

Grâce au don annuel de mon padre

Toujours bien sapé, Dior, Armanio, ou bien Dolce

J′fais le tour du monde en jet privé

J'fais sauter mes P.V car je déjeune à l′Élysée

Je passe mes soirées au Costes, les narines enfarinées

J'collectionne les nanas, les belles Rihanna

Célibataire ravi, je l′avais dit à Johanna

Mais elle m'a ramené un tout petit bébé

M'a dit qu′il était de moi et qu′il fallait l'assumer

Bien sûr je l′ai quittée et sans me retourner

Mais ce soir-là elle m'appelle le ventre plein de cachets

Pour la calmer, je suis parti voir mon banquier

Un gars cagoulé est rentré, m′a braqué, puis a crié

Regarde-moi, je suis la France d'en bas

Le chômage et la crise

Mec, c′est moi qui la combats

Je vis au quotidien

Ce que tu ne connais pas, que tu ne comprends pas

Juste en bas de chez toi

Regarde-moi (ouais, ouais, regarde-moi-moi)

Regarde-moi (ouais, ouais, regarde-moi-moi)